Une Ile-de-France plus solidaire pour une Ile-de-France plus compétitive
Régionales: une Île-de-France plus solidaire pour une Île-de-France plus compétitive
« Une Ile-de-France plus solidaire pour une Ile-de-France plus compétitive »
Les élections de décembre prochain constituent une formidable opportunité pour la Région Paris Île-de-France de pousser son avantage face aux autres mégalopoles mondiales. À l’orée de cette échéance cruciale, il nous semble nécessaire de revenir sur les atouts de l’Île-de- France et les défis auxquels elle se trouve confrontée pour être en mesure de choisir qui sera le mieux à même de la présider dans l’avenir.
Produisant 30% de la richesse française, accueillant une concentration unique de sièges sociaux, d’activités de R&D publiques et privées et disposant de PME dynamiques localisées partout dans la Région, l’Île-de-France peut compter sur des atouts solides pour participer à la construction du destin de la France. Mais elle ne peut avoir pour seule ambition d’être « hyper compétitive », « hyper attractive ». Ce couple de faux-siamois ne permet ni un développement équilibré, ni une prospérité partagée, alors même que les territoires sont au cœur de la nouvelle économie post carbone et de la construction de nouvelles responsabilités sociales.
La connaissance et l’innovation sont un moteur fondamental de la croissance économique et de l’emploi en Île-de-France. Pourtant, le risque d’accroissement des inégalités entre territoires est considérable car les activités et services innovants sont plus concentrés géographiquement que le reste du secteur manufacturier. Il est donc crucial que l’Île-de- France conserve une ambition industrielle large tout en développant les services, gage à la fois du maintien sur le territoire de pôles de recherche d’excellence et d’une meilleure répartition de la richesse produite. Seule une réforme des systèmes de péréquation financière et une connectivité accrue des territoires peuvent aider les territoires-locomotives à aller plus vite, en permettant aux autres de trouver leur place et de continuer à se développer. Les transports sont essentiels à cet égard. Le Grand Paris Express renforcera le lien entre la petite couronne et la grande couronne pour décloisonner les bassins d’emploi et créer davantage de richesse.
Il faut en effet éviter une hyper-concentration de la richesse au sein de pôles fermés qui n’irrigueraient pas les territoires franciliens les plus déshérités. Ces derniers recèlent des potentiels à exploiter. La banlieue constitue un point d’entrée et de socialisation pour les nouveaux migrants, qui bénéficient à toute la Région. Elle abrite aussi de nombreux fleurons de notre industrie qui ne peuvent se déployer dans Paris intra-muros. Les départements franciliens de la proche et lointaine banlieue Nord et Est ont le plus fort taux de création d’entreprises. On oublie aussi qu’une des richesses de l’Île-de-France est la très grande diversité de son territoire avec un espace rural très proche de l’espace urbain. Il faut valoriser ces avantages par le développement des circuits courts et des énergies renouvelables.
Simplifier le millefeuille territorial
Le développement de la Région dépendra de sa capacité à construire des passerelles entre l’ensemble de ses territoires, entre ses pôles de compétitivité, entre les activités industrielles et les services mais aussi entre les PME et les grands groupes. Les grandes filières de la Région sont l’aéronautique, la mode, le luxe, la santé, le tourisme, la transition écologique et énergétique ou les TIC mais elle en compte beaucoup d’autres : la multi-spécialisation est propice à l’innovation par les phénomènes d’hybridation et de synergies qu’elle engendre. Elle permet d’ancrer les entreprises dans leur territoire et réduit les risques de délocalisations. La Région peut ainsi soutenir avec plus d’ambition la capacité d’innovation des PME en ciblant les financements publics sur les défaillances de marché (au stade de l’amorçage par exemple). Elle doit penser et agir dans un temps long pour mettre à la disposition des entreprises des services publics de qualité et rendre sa fiscalité plus lisible.
La Région est l’échelon le mieux à même de faire le lien entre le » local » et le » global « . Elle doit pour cela assumer toutes les compétences d’une grande métropole. Il faut donc simplifier le millefeuille territorial et privilégier une logique de collaborations » horizontales » souples entre les différents acteurs. Avec la loi Notre d’août 2015, la Région dispose de tous les leviers pour faire des choix cohérents en matière de politiques de logement, de transport, de formation et de l’emploi. Les politiques de transport et de logement contribuent à améliorer l’accès à l’emploi. La proximité est un facteur de qualité pour les services à la personne. La mixité sociale est facteur de cohésion et de gains d’efficacité économique : le contact avec des individus qualifiés augmente l’efficacité de chacun. La construction de logements sociaux doit être défendue pour permettre l’installation des jeunes dans les bassins d’emplois riches en main d’œuvre qualifiée.
Encore faut-il que les jeunes et les chômeurs soient formés correctement. C’est possible grâce à l’apprentissage, qui doit devenir une filière d’excellence. L’effort de formation doit se faire à tous les échelons de qualification car chaque échelon est un rouage essentiel de notre machine économique. La Région pourrait également cibler les filières universitaires assurant une véritable démocratisation de l’enseignement supérieur et une insertion sur le marché du travail. Des dispositifs permettant une meilleure coordination entre les acteurs de l’emploi et de la formation au niveau local (comme les Contrats Territoriaux Emploi Formation développés en Région Rhône-Alpes) sont également susceptibles de favoriser le développement d’emplois de qualité pour tous.
L’Île-de-France est riche d’atouts exceptionnels et elle doit être portée par l’énergie de tous ses habitants. Parce que les propositions de Claude Bartolone sont en mesure de concilier compétitivité et solidarité ; parce qu’il fait de la transition écologique et énergétique, la révolution numérique et l’innovation les fers de lance de l’économie francilienne, son projet d’une » Île-de-France humaine » nous semble être le plus à même de résoudre l’équation complexe d’une prospérité partagée.
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